Pour se responsabiliser
Avec le soutien de la communauté, la reconnaissance des torts causés, des excuses sincères et des actions concrètes de réparation, les personnes concernées peuvent s’engager dans un processus de responsabilisation et de transformation personnelle. Cela contribue à briser le cycle de la violence et de la victimisation, en encourageant un changement profond des comportements problématiques. En favorisant l’introspection, le dialogue et la recherche d’harmonie, la justice transformatrice offre aux parties impliquées le soutien nécessaire pour s’exprimer, s’écouter mutuellement et mieux se comprendre.
Reconnaître que l’on a causé du tort, blessé autrui ou commis un acte violent est une épreuve des plus difficiles, mais elle est essentielle à la responsabilisation. Les processus de justice transformatrice permettent d’apprendre à accueillir et à ressentir l’inconfort et la souffrance qu’entraînent la prise de conscience des torts causés. Assumer ses responsabilités, c’est sortir des mécanismes d’évitement, de justification ou de minimisation, cesser de rejeter la faute sur autrui, de s’anesthésier émotionnellement pour fuir le malaise, ou encore de formuler des excuses automatiques pour tourner rapidement la page. Prendre ses responsabilités implique le courage de faire face à la vérité, d’offrir réparation et de permettre une véritable libération pour toutes les personnes impliquées.
Ce processus offre également la possibilité de tisser des relations fondées sur la confiance et le respect mutuel, en renforçant les compétences relationnelles et en favorisant l’émergence de communautés où chacun est capable d’assumer les conséquences de ses choix et de ses actions, agissant ainsi avec intégrité envers ses valeurs et autrui.
Dans le cadre de la justice transformatrice, la communauté est aussi appelée à assumer ses responsabilités pour le contexte dans lequel les actes de violence ont été commis. La violence est reconnue comme une responsabilité collective, qui va au-delà de la simple relation entre la personne ayant commis l’acte et celle qui l’a subie. Par exemple, la culture du viol montre comment les violences sexuelles s’inscrivent dans un contexte qui engendre et entretient des comportements violents.